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vendredi 19 août 2011

Attaque suicide contre l'agence culturelle britannique à Kaboul, 8 morts


 Au moins huit personnes ont été tuées vendredi à Kaboul lors d'une attaque suicide contre le siège du British Council, une agence culturelle britannique, revendiquée par les talibans le jour du 92e anniversaire de l'indépendance de l'Afghanistan vis-à-vis du Royaume-Uni.
 Cette spectaculaire attaque contre des intérêts étrangers, dans une capitale en principe hautement sécurisée, est un nouveau camouflet pour l'Otan, au moment où celle-ci commence à retirer ses troupes de combat et à transférer la sécurité du pays aux forces afghanes.
"Nous pensons et espérons que l'opération est terminée, mais les opérations de ratissage continuent", a déclaré, plus de neuf heures après le début de l'attaque, Siddiq Siddiqi, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
 "Tous les assaillants ont été tués", a de son côté annoncé l'ambassadeur britannique à Kaboul, William Patey.
 Huit personnes, principalement des policiers, ont été tuées et seize personnes blessées, selon M. Siddiqi, qui a fait état d'"un ou deux étrangers" tués, sans plus de précision.
 Un soldat de la coalition a été tué au cours de l'attaque, a annoncé la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf).
 Trois gardes afghans chargés de la sécurité du complexe ont été tués, et des gardes népalais du British Council blessés, a de son côté indiqué M. Patey.
 Selon l'ambassadeur, deux Britanniques et un Sud-Africain, présents à l'intérieur des bâtiments au moment de l'attaque, en ont réchappé indemnes après s'être enfermés dans une pièce-refuge sécurisée. A Londres, le Foreign Office avait auparavant annoncé que tous les Britanniques employés au British Council étaient sains et saufs.
 "C'était une attaque brutale et lâche contre les intérêts britanniques mais qui se termine finalement par la mort de nombreux Afghans", a déploré M. Patey.
 Le nombre d'assaillants n'était pas connu dans l'immédiat, mais au moins quatre fortes explosions, et une de moindre intensité, ont été entendues.
 Dans l'après-midi, des policiers afghans ont sorti du complexe le corps d'un très jeune homme de 17-18 ans tué par balle, présenté comme le dernier assaillant.
 L'attaque contre les bureaux du British Council, organisme gouvernemental présent dans de nombreux pays et spécialisé dans l'éducation et la culture, a commencé vers 05h45 heure locale par deux fortes explosions espacées de quelques minutes, dans le quartier de Kart-e-Parwan, à 6 km à l'ouest du centre-ville.
 Une voiture bourrée d'explosif a d'abord ouvert une brèche dans le mur d'enceinte, tandis que la deuxième explosion visait à annihiler "le second niveau de défense", permettant aux assaillants d'entrer, selon William Patey.
 Les deux détonations, l'oeuvre de kamikazes, selon la police, ont été suivies de tirs. Une brèche était visible dans un des murs d'enceinte, à côté de la carcasse carbonisée d'une voiture.
 Des forces de sécurité afghanes (armée, police, forces spéciales) et de l'Otan ont été déployées en très grand nombre sur les lieux de l'attaque.
 Joint par l'AFP, un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l'attaque, expliquant que les rebelles avaient ainsi voulu à leur façon marquer le 92e anniversaire de l'indépendance du pays vis-à-vis de la puissance coloniale britannique, proclamée le 19 août 1919 après la troisième guerre anglo-afghane.
 "Les Britanniques ont à nouveau envahi notre pays et ils vont devoir reconnaître à nouveau notre indépendance", a-t-il ajouté.
 Avec 9.500 hommes déployés dans le pays, Londres est, loin derrière Washington, le deuxième contributeur en troupes de l'Isaf, forte de 130.000 soldats, aux deux-tiers américains.
 L'Isaf, qui soutient le fragile gouvernement de Kaboul face à la tenace insurrection que mènent les talibans depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001, a prévu de retirer toutes ses troupes de combat et de transférer la responsabilité du pays aux forces afghanes d'ivci la fin 2014.
AFP

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