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mercredi 24 août 2011

El Gueddafi et ses fils introuvables


  Tout le monde pensait que la capitale libyenne allait tomber entre les mains des insurgés en l’espace de quelques heures. Et pour cause, les images diffusées en boucle depuis dimanche dernier traduisaient la fin d’El Gueddafi en Libye et la fermeture d’une parenthèse qui s’est prolongée pendant 42 ans.


 Hier, dans la capitale libyenne, les accrochages étaient encore intenses entre rebelles et «gueddafistes», selon des médias présents sur les lieux. «A 16h25, heure d’Alger, les rebelles contrôlent une des portes du complexe Bab El Azizia», selon France 24. Quelques minutes plus tard, un membre du CNT affirmait que «les insurgés sont déjà à l’intérieur».   
 Vers 15h30, les combats étaient violents. Les échanges de tirs, entre rebelles et troupes loyales à El Gueddafi, se concentraient aux alentours de Bab El Azizia. Des affrontements ont également eu lieu non loin de l’hôpital central de la capitale. D’après les chaînes Al Jazeera et Al Arabya, des insurgés ont tenté de pénétrer dans le complexe de Bab El Azizia par l’une des anciennes portes. Il était 14h. Ce dernier bastion est le seul secteur contrôlé directement par El Gueddafi à Tripoli. «En réalité, c’est la plus grande caserne de Libye. C’est une ville à l’intérieur d’une ville», nous décrit B. N., tripolitain d’origine et résident à Alger. Sur d’autres fronts, les rebelles avaient pris, toujours dans la journée d’hier, le contrôle de la ville portuaire de Ras Lanouf, où se trouve le principal centre de raffinage de pétrole du pays. L’OTAN avait, quelques heures plus tôt, annoncé son prochain agenda.
 Il se résume en un seul point. Si les troupes d’El Gueddafi ne déposent pas les armes, les bombardements continueront. La coalition a également indiqué qu’elle ne savait pas où se trouvait le colonel.
 Dans la nuit de lundi à mardi, Seïf El Islam affirmait que «le colonel Mouammar El Gueddafi est toujours à Tripoli». Dans la lointaine Moscou, l’agence Interfax a rapporté hier les propos du président de la Fédération internationale des échecs (Fide), le Russe Kirsan Ilioumjinov, un ami du «guide». «Mouammar El Gueddafi lui avait dit qu’il se trouvait à Tripoli et n’avait pas l’intention de quitter la Libye et qu’il  était en bonne santé», cite l’agence moscovite. Le fils du dictateur a surpris le monde entier en ressurgissant publiquement dans la même nuit devant l’hôtel Rixos, lieu d’hébergement des journalistes étrangers. «Tripoli est toujours aux mains du gouvernement. Nous nous moquons du mandat d’arrêt de la CPI», avait-il indiqué devant ses partisans, tous munis de kalachnikovs. La sortie de Seïf El Islam a eu lieu pour démentir les déclarations du CNT, ce dernier affirmait auparavant que le fils d’El Gueddafi, homme influent dans le régime, a été arrêté. «C’est une manœuvre. Le CNT, sous recommandation de l’OTAN, a fait circuler l’information sur l’arrestation de Seïf El Islam. Leur objectif était de l’inciter à réapparaître, de savoir s’il est toujours à Tripoli ou pas», estiment des observateurs.

 Il faut dire qu’en parallèle, outre la bataille de Tripoli, une guerre psychologique est en cours pour contraindre les forces loyales à El Gueddafi à jeter l’éponge.
 Le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, a affirmé dans ce sillage qu’«il y a eu aujourd’hui, (hier, ndlr) deux défections très importantes de hauts représentants de l’armée et d’un proche parent d’El Gueddafi qui l’a abandonné». Mais selon des Tripolitains, «il faut savoir que plus de 3000 soldats fidèles à El Gueddafi contrôlent l’aéroport international de Tripoli. Les insurgés n’ont pu y accéder», relate B.N., se basant sur le constat d’un membre de sa famille habitant à quelques centaines de mètres de l’enceinte aéroportuaire.
Mehdi Bsikri

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