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jeudi 18 août 2011

Le pape acclamé à Madrid par des centaines de milliers de jeunes


  Le pape Benoît XVI a été accueilli jeudi au coeur de Madrid, sur la place de Cibeles, par une foule enthousiaste de plusieurs centaines de milliers de pèlerins catholiques des cinq continents, rassemblés pour les Journées mondiales de la jeunesse.
 En robe blanche, une étole or et rouge drapée sur les épaules, le pape a pris place sur l'estrade blanche géante ornée d'une effigie de la Mère et de l'Enfant.
 Face à lui, des centaines de milliers de jeunes portant des chemises colorées s'étaient massés depuis le matin sur les grandes avenues du centre de Madrid, debout, allongés, couchés, portant des drapeaux, chantant, formant de longues chaînes humaines pour ne pas se perdre dans la foule.
 "Je réalise mon rêve, sentir le pape, le voir", confiait un jeune Péruvien de 17 ans, Javier Franco, venu en Espagne avec un groupe de Lima.
 "Vive le pape", "C'est la jeunesse du pape", criaient les jeunes pèlerins.
 Avant l'arrivée de Benoît XVI, des incidents nocturnes avaient éclaté entre policiers et défenseurs de la laïcité qui dénonçaient le coût de ces Journées alors que l'Espagne vit une cure d'austérité sans précédent.
 Dans l'avion qui l'amenait à Madrid, le pape avait évoqué la crise de la dette et le rôle des marchés financiers: "l'homme doit être au centre de l'économie", "cela se confirme dans la crise actuelle (...) L'économie ne peut se mesurer par le maximum de profit", a-t-il déclaré.
 Il avait dénoncé l'illusion d'une "économie autorégulée", le centre de l'économie "n'étant pas le profit mais la solidarité", alors que des plans de rigueur en Europe veulent mettre un frein à l'endettement et à la spéculation des marchés et suscitent le mécontentement social.
 Benoît XVI a aussi fustigé la précarité de l'emploi qui fait que "beaucoup de jeunes regardent avec préoccupation leur avenir", dans un pays où le chômage des jeunes est particulièrement élevé (46,1% des 16-24 ans sans travail).
 Au début de sa visite de quatre jours, Benoît XVI a brossé un tableau sombre de la société occidentale: "les jeunes voient la superficialité, la consommation et l'hédonisme régnants, tant de banalité au moment de vivre la sexualité, tant de manques de solidarité, tant de corruption!".
 Il a aussi dénoncé "la dépréciation, la discrimination ouverte ou larvée" du christianisme dans divers pays, demandant aux jeunes de ne pas avoir "peur" d'afficher leur foi.
 Il a aussi reconnu que dans l'histoire, des "abus" avaient été commis pour imposer "le monothéisme" par la contrainte.
 "La vérité n'est accessible que dans la liberté. On ne peut l'imposer par la violence", a dit Benoît XVI.
 Sans évoquer le scandale des prêtres pédophiles dans plusieurs pays occidentaux, Joseph Ratzinger a dit son "immense joie" de présider ces JMJ, qu'il a décrites comme "une brise d'air pur et juvénile" qui "remplit de confiance pour le demain de l'Eglise". Les JMJ "sont une cascade de lumière pour montrer la présence de Dieu", a-t-il dit.
 A son arrivée au coeur de Madrid, le pape, âgé de 84 ans, a été salué par des jeunes de différentes régions du monde qui ont fait une génuflexion en baisant son anneau.
 Puis il est passé sous les vivats de la foule sous l'arcade de la Puerta de Alcala en leur compagnie, et a planté un olivier pour symboliser une foi qui doit avoir des racines solides, thème proposé aux jeunes lors de ces JMJ.
 Il a été aussi salué par des cavaliers andalous.
 Benoît XVI aurait dû être accueilli sur son parcours en papamobile par une séance de baisers, convoquée sur Facebook par un collectif de défense des homosexuels, protestant contre les positions jugées rétrogrades du Vatican en matière sexuelle. Mais la manifestation a été empêchée par la police.
 Mercredi soir, des manifestants rassemblés à l'appel de 140 associations pro-laïcité avaient fait face à des groupes de jeunes pèlerins catholiques, échangeant insultes ou slogans hostiles, séparés par des cordons de policiers.
 Les défenseurs de la laïcité avaient manifesté aux cris "Stop, transphobie, sexisme, homophobie" ou "Je suis  pécheur, pécheur, pécheur", face à des groupes de jeunes pèlerins, certains désemparés, chantant "Alléluia" ou priant.
 La manifestation avait dégénéré en heurts entre policiers et manifestants qui s'étaient soldés par onze blessés et sept arrestations.
 Benoît XVI effectue sa troisième visite en Espagne en six ans de pontificat, mais c'est sa première à Madrid.

AFP

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