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mardi 23 août 2011

Les combats font rage à Tripoli, Kadhafi s'y trouve toujours selon son fils


 Les rebelles ont lancé un nouvel assaut mardi contre le complexe résidentiel de Mouammar Kadhafi à Tripoli, trois jours après le début de leur offensive contre la capitale où se trouve toujours le dirigeant libyen selon son fils.
 L'Otan, qui fournit un appui aérien aux rebelles, a néanmoins affirmé que le colonel Kadhafi ne représentait pas une cible pour ses forces, tout en soutenant que la fin du régime "est proche" et que ses partisans mènent une "bataille perdue".
 Après l'offensive lancée samedi soir par les rebelles contre Tripoli, bastion du régime, et la prise de contrôle de plusieurs quartiers et de la télévision d'Etat, la rébellion a proclamé que l'ère Kadhafi était terminée et la communauté internationale a estimé que son régime touchait à sa fin.
 Mais l'euphorie des premières heures et l'espoir d'une chute éclair du pouvoir sont retombés, avec la reprise mardi des combats à Tripoli surtout autour du complexe résidentiel de M. Kadhafi, les plus violents enregistrés depuis le début de l'assaut, selon des journalistes de l'AFP sur place.
 Le quartier de Bab al-Aziziya résonnait des tirs de mortier, d'artillerie et de roquettes, ainsi que du grondement des avions de l'Otan qui ont intensifié leurs raids aériens. Une colonne de fumée épaisse et noire s'échappait du complexe.
 Non loin de là, l'hôtel Rixos, où sont logés les journalistes étrangers, a été secoué par une forte explosion à proximité, créant un mouvement de panique parmi les reporters qui se sont réfugiés au sous-sol, alors que les soldats du régime se tenaient devant l'établissement.
 Des hommes sous-armés et sous-entraînés tiennent plusieurs barrages à travers la capitale, en espérant des renforts après être entrés dans la capitale pratiquement sans résistance de la part des pro-Kadhafi.
 Alors que le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, avait annoncé l'arrestation dimanche de Seif al-Islam, influentde Mouammar Kadhafi, ce dernier a démenti dans la nuit par sa présence cette information.
 "Je suis là pour démentir les mensonges", a déclaré Seif al-Islam, tout sourire, à des journalistes emmenés à bord d'une voiture blindée à Bab Al-Aziziya.
 "Kadhafi et toute la famille sont à Tripoli", a-t-il dit un peu plus tard à l'hôtel Rixos, sans préciser de lieu exact.
 Seif al-Islam a soutenu que les forces du régime avaient permis l'entrée des forces rebelles dans la capitale pour les y piéger. "L'entrée des rebelles à Tripoli était une ruse".
 "Tripoli est sous notre contrôle. Que tout le monde soit rassuré", a encore indiqué le deuxième fils du dirigeant libyen, en faisant le V de la victoire et en soulignant que les forces loyalistes avaient fait subir de "lourdes pertes aux rebelles" à Bab Al-Aziziya.
 Seif al-Islam est visé comme son père par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour des crimes contre l'humanité commis depuis le 15 février, date à laquelle a éclaté la rébellion qui s'est ensuite transformée en conflit armé.
 Un autre fils de Mouammar Kadhafi, Mohamed, dont la rébellion avait également annoncé la détention lundi, s'est échappé, a indiqué un haut responsable des rebelles à Benghazi.
 Les principaux responsables politiques de la rébellion se sont refusés à tout commentaire sur Seif al-Islam et Mohamed. "Nous aurions pu les emprisonner, mais nous avons souhaité qu'ils soient bien traités", a dit une source rebelle, laissant entendre que les deux hommes avaient été placés en résidence surveillée.
 Parallèlement, les rebelles enfonçant le front de l'Est, avançaient vers le port pétrolier de Ras Lanouf, en direction de Syrte, ville d'origine de M. Kadhafi, a indiqué la rébellion.
 "Nos combattants ont avancé de plus de 40 kilomètres au-delà de Brega. Nous avons dépassé la localité de Bishr, nous serons ce soir à Ras Lanouf". Située à environ 240 km au sud-ouest de Benghazi, fief des rebelles, la cité pétrolière de Brega marquait jusqu'à présent le front Est du conflit.
 Les pro-Kadhafi ont tiré lundi un missile Scud depuis les environs de Syrte, en direction de Misrata plus à l'ouest, a indiqué l'Otan en dénonçant un acte "irresponsable".
 Reconnaissant que la victoire des insurgés "n'est pas complète", le chef de la diplomatie française Alain Juppé a affirmé qu'il fallait "que l'Otan soit toujours en alerte pour aller au bout de cette opération".
 Le président américain Barack Obama a exhorté Mouammar Kadhafi à annoncer "expressément" son départ après 42 ans au pouvoir, en disant que son régime "touche à sa fin".
 Et avec l'ouverture d'une période d'incertitudes dans ce riche pays pétrolier, le patron de l'ONU Ban Ki-moon a convoqué un sommet sur la Libye cette semaine, le Groupe de contact se réunira jeudi à Istanbul et un sommet du Conseil de paix et de sécurité africain est prévu vendredi à Addis Abeba.

AFP

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