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dimanche 21 août 2011

Syrie: Assad à la télévision, sanctions européennes sur le pétrole mardi


 Le président syrien Bachar al-Assad doit intervenir dimanche soir à la télévision après l'exigence des pays occidentaux à le voir quitter le pouvoir et alors que des nouvelles sanctions de l'Union européenne visant le secteur pétrolier pourraient être annoncées dès mardi.
 Son interview aura lieu après l'iftar, rupture du jeûne, soit après le journal télévisé vers 21H00 locales (18H00 GMT), a indiqué l'agence officielle Sana.
 "Il parlera notamment du processus continu des réformes, des répercussions des pressions politiques et économiques américaines et occidentales et de sa vision de l'avenir de la Syrie dans le contexte régional et international actuel", a précisé Sana.
Il s'agira de la quatrième intervention du chef de l'Etat depuis le début de la contestation il y a cinq mois qui a fait quelque 2.000 morts .
 Le président américain, Barack Obama, et ses alliés occidentaux ont appelé pour la première fois jeudi le président Assad à partir et ont renforcé les sanctions contre son régime réagissant à la sanglante répression menée par le gouvernement.
 Selon des diplomates, les mesures visant le secteur pétrolier pourraient être annoncées dès mardi. La nouvelle législation préparée pendant le week-end inclut "des mesures restrictives dans le secteur du pétrole, notamment un embargo sur l'importation de pétrole brut syrien", aux termes d'un accord auquel les ambassadeurs des pays de l'UE sont parvenus.
 L'Europe achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente un tiers des recettes du pays.
 Par ailleurs, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) espère pouvoir visiter "très bientôt" les milliers de détenus incarcérés depuis le début du mouvement de contestation.
 "Le président du CICR Jakob Kellenberger, lors de sa visite à Damas les 21 et 22 juin, avait fait une demande en ce sens", a indiqué à l'AFP Saleh Dabbakh, le porte-parole de cette organisation dans la capitale syrienne.
 "Les discussions ont eu lieu avec les autorités et nous sommes confiants que nous pourrons commencer les visites très bientôt", a-t-il dit sans vouloir donner de date précise.
 A Homs, le frère de l’opposant basé en France Bourhan Ghalioun a été arrêté samedi, a indiqué à l’AFP l’universitaire qui joue un rôle médiatique actif depuis le déclenchement de mouvement de contestation.
 "Mohammad Kheir Ghalioun, un ingénieur de 58 ans, a été arrêté samedi à Homs", dont il est originaire, a dit M. Ghalioun directeur du Centre d’Etudes sur l’Orient Contemporain (CEOC) à Paris.
 La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a indiqué vendredi qu'il y avait désormais des "preuves" de "crimes contre l'humanité" commis en Syrie, appelant le Conseil de sécurité à saisir la justice internationale.
 Elle a précisé que son organisme avait dressé une liste de 50 dignitaires du régime syrien considérés comme responsables de la violente répression, y compris de tortures et d'assassinats.
 Mme Pillay a ajouté que d'éventuelles actions à entreprendre seraient examinées lundi au cours d'une réunion du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
 Un rapport de 12 pages publié le 18 août et établi par une mission de 13 experts mandatés par Mme Pillay dresse un catalogue glaçant de brutalités et d'actes de répression contre la population civile, qui pourraient relever de "crimes contre l'humanité".
 Sur le terrain, les contestataires maintenaient dimanche leur pression pour renverser le régime, en place depuis un demi-siècle. Ils ont appelé sur la page Facebook de "Syrian revoution 2011", sur le mot d'ordre "nous sommes tous des prochains martyrs", à des "manifestations décisives" durant les dix derniers jours de ramadan jusqu"à la "fête de la libération".
 Des divisions sont apparues entre les contestataires sur la mise en place d'une instance représentative du peuple syrien avant la chute du régime, alors que sont réunis à Istanbul des opposants de tendance islamiste pour créer un "Conseil national".
 "Les appels de plusieurs congrès, tenus à l'intérieur et à l'étranger, appelant à former des Conseils de transition ou des gouvernement en exil, ont eu des répercussion néfastes et négatives sur la révolution syrienne", affirme dimanche dans un communiqué "l'instance générale de la révolution syrienne", (SRGC).    Cette coalition regroupe 44 groupes et comités de coordination qui animent depuis cinq mois la contestation en Syrie.
 Cette mise au point intervient alors que des opposants islamistes, notamment les Frères musulmans, entendent inaugurer lors d'une réunion en Turquie le "Conseil national" composé de 115 à 150 membres de l'intérieur et en exil.
 La SRGC appelle "pour l'intérêt national et l'intérêt de la révolution syrienne au report de tout projet qui vise à représenter l'ensemble du peuple syrien tant qu'il n'y a pas d'accord entre les différentes composantes du peuple".
 L'opposition est divisée entre les islamistes, les jeunes démocrates et libéraux réunis par Facebook qui ont lancé le mouvement de contestation et les opposants de longue date qui se situent généralement à gauche ainsi que les Kurdes.

AFP

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