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lundi 22 août 2011

Syrie: la répression a tué dix civils, l'ONU parle de 2.200 morts en 5 mois


 La répression du mouvement de contestation a fait encore des morts lundi en Syrie, dix civils tués par les forces de sécurité, l'ONU accusant le président Bachar al-Assad de faillir à ses engagements et parlant de 2.200 morts en cinq mois de révolte.
 Alors que le pouvoir syrien reste inflexible, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé que la chute imminente du régime libyen de Mouammar Kadhafi aurait "des conséquences considérables sur la Syrie", soulignant que M. Assad "ne pourra pas se maintenir au pouvoir".
 Le président syrien, confronté depuis le 15 mars à une contestation populaire sans précédent qu'il a choisi de réprimer dans le sang, a refusé les appels à quitter le pouvoir lancés la semaine dernière par les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux.
 Son régime a ainsi continué à sévir. Avant l'aube, deux personnes ont été tuées et quatre blessées par des miliciens pro-régime dans la ville de Hama (centre), a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 Et huit civils ont été tués, dont au moins trois par balles lors d'une manifestation à Homs (centre) organisée après l'annonce de la visite d'une mission humanitaire de l'ONU dans la ville, selon l'OSDH.
 Selon l'ONU, les autorités syriennes ont demandé à la délégation onusienne de quitter Homs en raison des manifestations que sa présence a déclenchées. Cette mission est en Syrie pour réfléchir aux moyens de répondre aux besoins humanitaires de la population et d'assurer le fonctionnement des services publics (électricité, eau potable, santé, etc.).
 A l'ouverture à Genève d'une session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le Haut Commissaire,  Mme Navi Pillay, a affirmé que les violations des "continuent à ce jour en Syrie", en précisant que 2.200 personnes avaient péri depuis le 15 mars, dont 350 depuis le début du mois musulman du ramadan le 1er août.
 La session, convoquée à la demande de 24 pays membres, dont les quatre pays arabes du Conseil -Arabie saoudite, Jordanie, Qatar, Koweït-, doit voter, vraisemblablement mardi, sur un projet de résolution appelant le régime à "cesser immédiatement tous les actes de violence contre la population".
 Il demande également "l'envoi urgent d'une commission d'enquête indépendante" sur place pour "mener des investigations" sur ces violations et en "identifier les auteurs pour s'assurer" qu'ils répondent de leurs actes.
 Le représentant de la Syrie, Faysal Khabbaz Hamoui, a estimé que "le langage utilisé dans le projet était odieux" et que son vote "ne ferait que prolonger la crise en Syrie".
  Pour sa part, Ban Ki-moon a jugé "problématique" l'incapacité du président syrien à respecter ses promesses, après avoir fait état de l'engagement que M. Assad avait pris avec lui, lors d'une conversation téléphonique la semaine dernière, de mettre fin aux opérations militaires et sécuritaires.
 Dimanche, M. Assad a rejeté avec mépris les appels lancés à sa démission. "En nous abstenant de réagir, nous leur disons que leurs propos sont sans valeur", a-t-il dit lors d'une interview télévisée, sa quatrième intervention depuis le 15 mars.
 Il a aussi mis en garde contre une intervention étrangère: "Toute action militaire contre la Syrie aura des conséquences autrement plus graves que ce qu’ils peuvent imaginer".
 "Il est temps qu'Assad s'en aille", a rétorqué le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg, en estimant qu'"il est aussi hors sujet pour l'avenir de la Syrie que Kadhafi pour la Libye". Mais une intervention militaire est exclue par la communauté internationale.
 L'entrée des rebelles à Tripoli a fait la Une des journaux syriens. "L'opposition libyenne s'empare de Tripoli", a titré le quotidien Al-Baas et "Tripoli dans les mains des révolutionnaires", a écrit Al-Watan.
 Pour l'opposant syrien et ancien prisonnier, Faez Sarra, "ce qui s'est passé à Tripoli a un impact positif ici, mais il faut voir les deux rues de manière différente car chacune a son propre tracé".
 L'opposition syrienne est hostile à une intervention militaire étrangère, comme en Libye, et entend parvenir, seule, à faire chuter le régime.
 Enfin, le président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme Abdel Karim Rihaoui a été libéré après dix jours de détention, selon son avocat.

AFP

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