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mardi 23 août 2011

Syrie: le Conseil des droits de l'homme de l'ONU vote pour une commission d'enquête


 Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a approuvé mardi une résolution demandant la création d'une commission d'enquête internationale indépendante sur les violations des droits de l'homme en Syrie.
 La résolution, proposée par les Etats-Unis, l'Union européenne et les quatre pays arabes du Conseil - Arabie saoudite, Jordanie, Qatar, Koweït - a été adoptée au lendemain d'une session extraordinaire par 33 votes pour, 4 contre et 9 abstentions.
 Cette résolution appelle notamment à "l'envoi urgent d'une commission d'enquête indépendante" sur place pour "mener des investigations sur les violations des droits de l'homme en Syrie depuis mars 2011", établir les faits et les circonstances ayant conduit à de telles violations", et en "identifier les auteurs pour s'assurer" qu'ils répondent de leurs actes.
 Cette commission devrait remettre son rapport avant la fin novembre et transmettre ses conclusions au secrétaire général de l'ONU ainsi qu'aux organismes compétents.
 "Il s'agit d'une réponse très claire du Conseil aux violations graves et systématiques en cours en Syrie" a estimé le représentant de la Pologne, Cesazy Lusinski, au nom de l'UE.
  La Russie et la Chine, qui ont voté contre, avec Cuba et l'Equateur, ont pour leur part regretté l'échec des consultations pour obtenir un consensus.
 "La résolution n'est pas équilibrée et ne prend pas en considération les pas positifs du gouvernement syrien pour stabiliser le pays et sa volonté de dialogue" a indiqué le représentant de la Russie.
 La Chine a de son côté appelé toutes les parties en Syrie à faire preuve de "la plus grande retenue et à éviter les violences", a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, dans un communiqué.
 "C'est à la Syrie de décider de décider de l'avenir de la Syrie", a également déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise.
 Les violations des droits de l'homme "continuent à ce jour en Syrie", a déclaré lundi à l'ouverture de la session le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, faisant état de 2.200 personnes tuées depuis le début de la crise en mars dernier, dont 350 personnes depuis le début du ramadan.
 "Les forces de sécurité continuent notamment d'user d'une force excessive, et utilisent l'artillerie lourde" contre les manifestants, a-t-elle déploré.
 Mme Pillay répète que "l'étendue et la nature de ces actes peuvent relever de crimes contre l'humanité".
 Le représentant de la Syrie, Faysal Khabbaz Hamoui, a estimé que "le langage utilisé dans le projet de résolution était odieux" et que son vote "ne ferait que prolonger la crise en Syrie". Il a déclaré mardi que la résolution était à "100% motivée politiquement" et envoyait un "message erronné".
 Il a ajouté que la Syrie autoriserait la visite de la mission du Haut-commissariat "aussitôt que l'enquête indépendante syrienne aura terminé sa propre enquête".
 Dans un rapport publié la semaine dernière, une mission d'experts mandatée par le Haut-commissariat aux droits de l’Homme a dressé un inventaire d'atrocités commises par les forces de sécurité syriennes pouvant "relever de crimes contre l'humanité" et passibles d'une saisine de la Cour pénale internationale (CPI).
 Empêchée d'entrer en Syrie, la mission s'est rendue dans les pays voisins, excepté le Liban, et a recueilli des témoignages parmi les milliers de Syriens qui ont fui leur pays.
 Le rapport fait notamment état de "tortures et autres traitements dégradants et inhumains de civils par les forces de sécurité et l'armée".
 Il a relevé "une apparente volonté de tirer pour tuer, la plupart des blessures par balles des victimes ayant été localisées dans la tête, la poitrine et généralement la partie supérieure du corps".
 Au cours d'une première session spéciale le 29 avril dernier, le Conseil des droits de l'homme avait condamné la Syrie pour avoir ouvert le feu sur des manifestants pacifiques et demandé en vain de pouvoir enquêter dans le pays.

AFP

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