Website counter

mardi 16 août 2011

Mondiaux d'athlétisme: De Helsinki 1983 à Berlin 2009, l'athlétisme marocain entre gloire et déboire


 Depuis la première édition des Mondiaux en 1983 à Helsinki, l'athlétisme national n'a pas cessé de se confirmer et d'assurer sa présence sur le podium, à l'exception des éditions de Stuttgart en 1993 et de Berlin 2009.

 Si à Stuttgart, l'athlétisme marocain est sorti bredouille, le bilan à Berlin était plus lourd, avec deux scandales de dopage touchant Jamal Chatbi et Meryem Alaoui Salsouli, exclus de la finale du 3000m steeple et du 1500m.

 Ces deux cas, les premiers de leur genre, sont considérés comme un point noir dans l'histoire de la participation marocaine aux Mondiaux.

 L'ironie du sort a voulu que ce même Olympiastadion de Berlin, qui était témoin de cette contre-performance de l'athlétisme marocain, garde toujours le souvenir des records du monde pulvérisés par les mythiques Aouita dans le 1500m, en 1985 et plus précisément le 23 août, et El Guerrouj dans le 2000m, le 9 septembre 1999, dont la meilleure marque résiste toujours.

 L'échec de la 4ème édition à Stuttgart (1993) était pourtant une occasion de faire le bilan et de remettre les choses en ordre, ce qui a préparé l'émergence d'une nouvelle génération dorée d'athlètes, conduite par Hicham El Guerrouj, qui a trôné au sommet de l'athlétisme international, en récoltant records et victoires, que ce soit en plein air ou en salle.

 L'espoir est que les déboires de Berlin marquent, eux aussi, un nouveau départ de l'athlétisme marocain, qui tend vers son rayonnement et son aura d'antan.

 Le 14 août 1983 à Helsinki, le légendaire Saïd Aouita inscrit, pour la première fois, son nom sur le palmarès, en décrochant la médaille de bronze de l'épreuve du 1.500 m, derrière le Britannique Steve Cram et l'Américain Steve Scott.

 Depuis cette date, l'athlétisme national ne cesse de se confirmer et d'assurer sa présence sur le podium des Championnats du monde, à l'exception des éditions de Stuttgart en 1993 et de Berlin 2009.

 Le Maroc a ainsi raflé 27 médailles, dont 10 en or, 11 en argent et 6 en bronze.

 Le champion olympique et du monde Hicham El Guerrouj vient en tête des athlètes marocains les plus médaillés avec 4 médailles en or au 1500 m et 2 en argent, au 1500 et 5000 m.

 Le contingent marocain à Helsinki était composé de quatre athlètes, à savoir, en plus d'Aouita, Nawal El Moutawakel (100 m haies, 400m haies), Faouzi Lahbi et Mohamed Zahafi (800m). Ils ont été éliminés au premier tour, alors que le Maroc a pris la 32è place mondiale.

 Quatre ans après Helsinki-1983 (les Mondiaux étaient alors une compétition quadriennale), Aouita, "l'athlète qui défiait toute logique", a décroché l'or du 5000 m à Rome, en 13:26.44, devant le Portugais Castro Domingos et le Britannique Jack Buckner.

 Lahbi avait pris la 5è place de la finale du 800m, alors qu'El Moutawakel a vu son parcours stoppé en demi-finales du 400m haies, épreuve dont elle était championne olympique (Los Angeles 1984). Le Maroc avait pris, alors, la 25è place.

 A Tokyo (1991), Brahim Boutayeb et Khalid Skah ont remporté le bronze, respectivement dans les 5000m et 10.000m. Skah a également pris la 6è place au 5000m et le Maroc a terminé 25è .

 La 4ème édition à Stuttgart (1993) était sombre pour l'athlétisme marocain, qui, en plus de sortir bredouille, a été entaché par le "le scandale Taki", accusé d'avoir fait le lièvre pour l'Algérien Noureddine Morceli, qui a remporté l'épreuve. Taki, lui, a fini 8è alors que son compatriote Rachid Labsir a pris la 7è place.

 L'édition suivante de Goetborg (1995) a connu l'émergence d'une nouvelle génération d'athlètes, conduite par El Guerrouj qui a réussi à atteindre le sommet de l'athlétisme mondial, en décrochant des titres en plein air et en salle et en signant de multiples records. Avec ces titres, il devient le maître incontestable du demi-fond mondial et été choisi comme meilleur athlète de tous les temps.

 En Suède, El Guerrouj, déjà habitué des médailles puisqu'il a remporté le bronze du 5000 m aux Mondiaux juniors (Séoul-1992), a décroché l'argent du 1500 m, une médaille qui valait son pesant d'or puisque le vainqueur de cette course n'a été autre que Morceli, qui dominait cette discipline après la retraite d'Aouita.

 La récolte marocaine avait été enrichie par l'argent de Khalid Skah sur 10.000 m de Khalid Boulami sur 5000 m, et le bronze de Zahra Ouaziz sur 5000 m.

 Les autres Marocains en lice ont signé des résultats honorables, notamment Rachid Labsir, 4è au 1500m et Smail Seghir et Brahim Lehlafi, respectivement 4è et 5è au 5000m. Le Maroc a terminé dans le top10 avec trois médailles d'argent et une de bronze (46 pts).

 Dix ans plus tard à Athènes, l'athlétisme marocain a retrouvé son aura après la consécration d'El Guerrouj (1500m) et Nezha Bidouane (400m haies) champions du monde. El Guerrouj avait, au passage, stoppé les Espagnoles Cacho Fermin, qui avait détrôné Morceli aux JO de Barcelone, et Estévez Reyes. Le triple tenant du titre, Morceli avait pris la 4è place.

 L'or de Bidouane était autant plus précieux puisque la "Gazelle des haies" a pris le dessus, au terme d'une course âprement disputée, sur la Jamaïcaine Hemmings Deon, championne olympique à Atlanta et l'Américaine Kim Batten, alors championne en titre et détentrice du record du monde.

 Les médailles d'argent de Khalid Boulami sur 5000 m et de bronze de Salah Hissou sur l'épreuve du 10.000m, sont venues étoffer les gains du Maroc lors de cette édition. Smail Seghir et Hassan Lahssini avaient terminé, respectivement 4è 5è du 5000m.

 Depuis 1997, l'athlétisme marocain s'est absenté du podium du 10.000 m, sachant que Skah, dénommé le "Renard des pistes" avait décroché le bronze en 1991 et l'argent en 1995.L'édition d'Athènes a vu également l'émergence de Hassna Benhassi, qui, malgré son jeune âge (18 ans), a pu atteindre les demi-finales du 800m. Le Maroc avait pris la 6è place avec une récolte de 2 médailles d'or, une d'argent et autant de bronze.

 La 7ème édition, qui s'est déroulée à Séville en 1999, a été la plus prolifique pour les Marocains qui ont totalisé deux médailles d'or, autant d'argent et une de bronze.

 A la cité andalouse, El Guerrouj était encore une fois au rendez-vous avec le sacre mondial sur 1500 m. Au terme d'une course finale mémorable menée d'une manière "suicidaire" par Adil El Kaouch, El Guerrouj a dominé ses rivaux, notamment les "armadas" espagnole et kenyane, signant un record de la compétition, toujours imbattable (03:27.65).

 Il avait ainsi surclassé le Kenyan Ngeny Noah (3:28.73) et le trio espagnol Estévez Reyes, Fermin Cacho et Diaz Andres, tandis que l'Algérien Noureddine Morceli a dû se retirer de la course, soit sa dernière participation dans des championnats du monde.

 De son côté, Salah Hissou est monté sur la plus haute marche du podium du 5000 m, 12 ans après l'or de Aouita. Il a signé, au passage, un nouveau record de la compétition après avoir dominé la course en 12:58.13, devant le Kenyan Benjamin Limo et le Marocain, alors naturalisé belge, Mohammed Mourhit, tandis que Brahim Lahlafi a pris la 4è place.

 Dans l'épreuve des 400m haies, Bidouane, déclarée vainqueur dans un premier temps avant d'être reléguée à la deuxième place en faveur de la Cubaine Pernia Daimi après le recours à la photo-finish, a dû se contenter de la médaille d'argent, tout comme Zahra Ouaziz, qui a terminé deuxième en finale du 5000m, derrière sa "bête noire", la Roumaine Gabriela Szabo.

 L'argent d'Ouaziz a été la dernière médaille, côté dames, du Maroc remportée dans cette épreuve. Pis encore, les athlètes marocains vont à plusieurs reprises échouer à atteindre les phases finales de ce concours lors des éditions qui s'en suivaient.

 Cette édition a été également marquée par le sacre d'Ali Ezzine, qui a terminé au pied du podium du 3000m steeple, trois années après avoir remporté le bronze de la même discipline lors des Mondiaux juniors à Sydney.

 La participation marocaine à Séville a été la plus remarquable avec une honorable 5è place derrière les Etats unis, la Russie, l'Allemagne et la Grèce. A Edmonton (2001), El Guerrouj a décroché son troisième sacre mondial consécutif sur 1500 m, tandis que Bidouane a reconquis son titre des 400 m haies, et Ali Ezzine a monté d'une marche au podium, en décrochant l'argent du 3000m steeple.

 L'édition 2003 à Paris a été marquée par un quatrième titre d'affilée d'El Guerrouj sur 1500m, un exploit inédit du roi du demi-fond, qui a également pris l'argent du 5000m.

 Jaouad Gharib, lui, a volé la vedette au marathon, en signant au passage un nouveau record de la compétition (02h 08:31) et le Maroc s'est classé quatrième en coupe du monde du maratho

n (Par équipes) .

 A Helsinki, qui a vu l'absence des gros calibres marocains, tels El Guerrouj, Bidouane, Ouaaziz, Hissou et Ezzine, Gharib a confirmé sa performance parisienne au terme d'un marathon où il était l'homme à battre.

 De son côté, Hasna Benhassi a pris l'argent du 800 m ravivant les espoirs pour une meilleure récolte marocaine, surtout que Boulami avait raté, au moins, une médaille de bronze du 3000 m steeple qui semblait accessible.

 Pour sa part, Adil Kaouch a été sacré vice-champion du monde au 1500 m, derrière le Marocain naturalisé Bahreïni, Rachid Ramzi, qui va par la suite être sacré champion olympique de cette épreuve avant de perdre son sacre pour un contrôle anti-dopage positif.

 Lors de cette édition, le Maroc a rétrogradé de la 9è place qu'il avait occupée à Paris à la 11è position.

 A Osaka (Japon-2007), la récolte de l'athlétisme marocain fut maigre: une seule médaille d'argent, oeuvre de Benhassi au 800m, qui a valu au Maroc la 28è place au classement final.

 Lors de la 12è édition, qui a eu lieu à Berlin, l'athlétisme marocain est rentré bredouille, avec de surcroît deux scandales qui ont favorisé son entrée dans une période de déboires et de points d'interrogation quant à l'avenir de cette discipline, dont le Maroc faisait partie naguère des piliers à l'échelle mondiale.

 Malgré un contingent de 19 athlètes sélectionnés par la direction technique parmi 21 prétendants, avec notamment le forfait à la dernière minute de Gharib et Ahmed Baday engagés en marathon, les athlètes présents n'ont pas pu sauver la face de l'athlétisme national.

 Et pour la deuxième fois consécutive, aucun des trois athlètes marocains engagés sur le 1500m n'a pu monter sur le podium.

 Ainsi, Amine Laalou (10è), Mohamed Mestaoui (6è) et Abdelaati Iguider (11è) ont raté l'occasion de rééditer les exploits de leurs prédécesseurs Said Aouita et Hicham El Guerrouj , Adil El Kouch , surtout que Laalou a démontré lors des qualifications qu'il a tous les atouts pour décrocher l'or de cette distance.

 La déception a été de taille après l'élimination inattendue de Benhassi en demi-finales du 800m, laquelle a été une abonnée du podium en remportant l'argent lors des deux précédentes éditions.

 Idem pour les marathoniens qui représentaient, en revanche, tous les espoirs marocains. Néanmoins, la bonne note est à mettre à l'actif d'Adil Nani qui a occupé une honorable 7è place (2h 12:12).

 Et alors que tous les espoirs ont été reportés à la dernière journée, notamment aux finales du 800m hommes avec Laalou et du 1500m dames avec Mariem Alaoui Selsouli, l'impensable est arrivé après la notification à la jeune athlète marocaine de la décision de l'IAAF concernant sa suspension provisoire, après un test antidopage positif.

 Selsouli nourrissait l'espoir de monter sur le podium et rééditer son exploit (bronze) lors des mondiaux indoor de Valence (3000m).

 Laalou, qui représentait le dernier espoir de l'athlétisme marocain aux Mondiaux de Berlin, a échoué une nouvelle fois à monter sur le podium, améliorant d'un rang (5è) sa position aux mondiaux nippons.

 L'athlète marocain conclut amèrement que "son destin est, apparemment, de rater le podium lors des grands rendez-vous", malgré "une préparation intense, sérieuse et professionnelle".

 Cependant, Laalou, qui assume la responsabilité de hisser haut le drapeau national lors des mondiaux de Daegu (27 août-4 septembre) a su chasser la malchance lors de la Coupe continentale (ex-coupe du monde) qui a eu lieu à Split en décrochant sa première couronne mondiale.

MAP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire