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mercredi 17 août 2011

Syrie: dix civils tués, Assad promet que son pays "restera fort"


 Dix civils ont été tués mercredi en Syrie où la contestation est entrée dans son sixième mois, ont indiqué des militants, tandis que le président syrien Bachar al-Assad a affirmé mercredi que son pays "restera fort" face aux pressions de la communauté internationale.
 Au cours de la première réunion du comité central du parti Baas depuis le début de la révolte, le 15 mars, le président Assad a affirmé que "la Syrie restera forte, continuera de résister et ne renoncera pas à sa dignité ni à sa souveraineté".
 "Le peuple syrien a pu préserver le rôle de la Syrie et continuera de le faire quelles que soient l'ampleur des pressions", a dit M. Assad, au cours de cette réunion du Baas, au pouvoir depuis 1963.
 Les pressions internationales se sont en effet encore accrues mercredi sur le régime syrien, les pays européens, les Etats-Unis et certains pays arabes ayant demandé la convocation lundi d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, une procédure peu fréquente, sur la situation en Syrie.
 Selon le quotidien Al Watan, proche du pouvoir, la réunion du parti Baas devait "prendre des décisions dans le but de renforcer le processus de réforme".
 M. Assad a d'autre part souligné la nécessité de faire participer "les différentes sections de la société" au processus de réformes qui selon lui "ont été introduites non pas à la demande de la communauté internationale mais parce que les Syriens étaient convaincus de leur nécessité", selon l'agence officielle Sana.
 Selon Sana, les participants à la réunion ont estimé que cela n'était "pas possible sans le rétablissement de la sécurité" en Syrie.
 Le président Assad a promis le 20 juin des réformes susceptibles de mettre fin à l'hégémonie de son parti et promulgué le 4 août un décret autorisant le multipartisme.
 Mais sur le terrain, la répression ne faiblit pas.
 Ainsi, neuf civils ont été tués mercredi à Homs (centre) et les services de sécurité ont arrêté une centaine de personnes dans la ville et dans sa région notamment dans les villages autour de Houlé, selon des habitants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 Parmi les neuf tués, deux sont morts en soirée lorsque des miliciens du régime ont ouvert le feu sur des fidèles à la mosquée de Fatima et celle d'Al-Raïs, dans le quartier de Waaer à Homs, a indiqué l'OSDH, qui a également évoqué une douzaine de blessés, dont des enfants.
 Deir Ezzor Ailleurs, "un civil a été tué à l'aube sur son balcon dans le village d'Abdita près d'Idleb (nord-ouest) par les tirs de l'armée", selon l'ONG.
 A Lattaquié, une femme a succombé après avoir été blessée mardi par des tirs, toujours selon l'OSDH.
 En soirée, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser quelque deux mille manifestants rassemblés devant la mosquée al-Hussein, selon un militant sur place.
 Dans cette ville côtière, "700 agents de sécurité ont mené des perquisitions dans le quartier d'Al-Raml al-Jounoubi où ils ont arrêté plusieurs militants sur la base de listes", a poursuivi l'OSDH.
 Pourtant, l'agence Sana, citant un officier du ministère de l'Intérieur, avait annoncé mardi soir la fin de la mission de l'armée dans le quartier, après une offensive meurtrière lancée dimanche à Lattaquié.
 L'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a fait état mercredi de la mort d'au moins trois personnes du camp de réfugiés palestinien de Raml lors de l'offensive à Lattaquié.
 "L'UNWRA a établi avec la coopération des autorités syriennes un bureau temporaire du camp de réfugiés de Lattaquié et a commencé à porter secours à quelque 400 familles déplacées, soit environ 2.000 personnes", a indiqué mercredi soir le porte-parole de l'UNRWA Christopher Gunness.
 Par ailleurs, une campagne de perquisitions a été lancée à Damas, dans le quartier de Roukn Eddine, théâtre de manifestations anti-régime. "Des dizaines de militants ont été arrêtés ce matin à Harat al-Jadida où le courant a été coupé", selon des habitants.
 Pour étouffer le mouvement de révolte, le régime a envoyé les forces armées à Hama (centre), Deir Ezzor (est) et dans le gouvernorat d'Idleb, proche de la frontière turque. Selon l'OSDH, la répression a fait 1.800 morts civils depuis le 15 mars. Plusieurs milliers de personnes ont par ailleurs été arrêtées, d'après des ONG.
 En raison de craintes de plus en plus aiguës concernant leur sécurité, l'ONU a annoncé avoir retiré de Syrie environ 25 membres de son personnel international et des dizaines de membres de leurs familles.
 En outre, "étant donné l'évolution dangereuse de la situation syrienne, le gouvernement tunisien a décidé de rappeler son ambassadeur à Damas", selon l'agence officielle TAP.
 Le 7 août, l'Arabie Saoudite, poids-lourd du monde arabe, avait rappelé son ambassadeur à Damas pour dénoncer la répression, suivie le lendemain par le Koweït et Bahreïn.
 Mais en dépit des pressions internationales, la Russie continue de livrer des armes à la Syrie, selon le patron du groupe public russe Rosoboronexport.
AFP

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